Rafael Patxot i Jubert, une vie de tramontane
176 pages

Núria Delétra-Carreras i Patxot

 

Dès la parution de l’excellente biographie en catalan de mon grand-père, Rafael Patxot i Jubert, par Joaquim Maluquer i Sostres, j’ai souhaité que le public de langue française puisse avoir accès, si ce n’est à l’ouvrage en totalité, au moins à quelques extraits. C’est pourquoi j’ai demandé à son auteur de me suggérer quels passages, à son avis, seraient le plus à même d’intéresser les lecteurs en dehors des limites géographiques et linguistiques de la Catalogne.

J’ai pris une grande liberté dans la transcription de ces textes de manière à rendre l’ensemble plus cohérent, et ajouté largement des passages, des chapitres, tel ou tel souvenir, quelque précision tirée de mes notes personnelles, ou encore des informations générales destinées à situer la vie et l’œuvre de Rafael Patxot dans le contexte historique et culturel de la Catalogne, sa patrie, à laquelle il est indissolublement lié. Je n’ai pas cru devoir alourdir mon texte de références.

Voilà donc la raison d’être de ces pages, qui correspondent de plus, ne fût-ce que très partiellement, au vœu si cher de mon grand-père: faire connaître la Catalogne en dehors de ses frontières. Mais il n’avait certainement jamais pensé que ce serait à travers lui! 

Les courts chapitres forment une suite à peu près chronologique. Ils se chevauchent parfois avec les hors-textes et on rencontrera inévitablement certaines répétitions. C’est qu’il est d’autant plus difficile de présenter Rafael Patxot que les nombreux aspects de sa riche personnalité s’interpénètrent: le scientifique astronome et météorologue, le mécène, le patriote à outrance, l’homme de grande culture, de l’humanitaire et du social, mêlé à l’histoire, l’international, le politique d’aucun parti, le chrétien non-conventionnel, le défenseur de la personne contre l’Etat, éventuellement contre l’Eglise… Sans oublier le marin et ses combats répétés contre la tramontane vers «le toucher terre incertain quand elle veut y avoir son mot à dire et rend lointaine la côte qu’on croyait si proche»… Homme de la mer et du ciel, combien de fois n’a-t-il pas dit et écrit qu’il était étranger à la terre et provenait d’une autre planète, loin des bassesses et des compromissions? Navigateur d’étoiles…

Il va sans dire que ces pages ne peuvent pas ne pas être colorées par la relation que j’eus avec lui.